Il faut distribuer de l’iode à tous les belges et organiser rapidement un exercice grandeur nature

L’actuel plan d’urgence nucléaire belge est largement dépassé. Après le Conseil supérieur de la santé, c’est au tour du Conseil scientifique de l’AFCN de rejoindre la position des écologistes et de recommander la distribution d’iode sur l’ensemble du territoire belge (recommandation 3.b).

En cas d’accident, de l’iode-131 est libéré et il faut pouvoir ingérer le comprimé d’iode avant le passage du nuage radioactif. Pris 5 heures après l’accident, l’efficacité des pilules diminue de moitié. Raison pour laquelle les écologistes exigent que chaque belge puisse en disposer chez lui, à tout moment. C’est la seule option cohérente avec l’élargissement nécessaire des zones de confinement et de mise à l’abri

Outre la distribution gratuite de pilules d’iode et l’engagement du budget nécessaire pour ce faire, à charge intégrale des opérateurs, nous demandons également au ministre Jambon d’organiser rapidement un exercice d’évacuation « grandeur nature ».

Pour Jean-Marc Nollet, « les citoyens, les écoles, les crèches, les hôpitaux, les entreprises doivent savoir comment réagir en cas d’accident et être régulièrement exercés à le faire car les premières heures sont cruciales pour réduire au maximum les conséquences humaines d’une telle catastrophe ».

La Belgique est un pays densément peuplé. C’est aussi un des seuls pays au monde où les centrales nucléaires sont situées à proximité de grandes villes. Dans un rayon de 30km autour de Tihange et Doel vivent respectivement 850.000 et 1,5 millions de personnes.

Qui plus est, nos centrales sont vieillissantes, les incidents s’y multiplient et certaines d’entre elles sont fissurées. Comme le signale le conseil scientifique, « une préparation minutieuse est nécessaire ». Et le député Ecolo de préciser « Nous nous posons d’ailleurs des questions sur la disponibilité suffisante de matériel à la protection civile et à l’armée pour réaliser une évacuation. Seul un exercice ’grandeur nature’ permettra d’évaluer correctement les investissements nécessaires. » L’absence de guide pour le relogement temporaire et de définition des responsabilités dans le suivi post-accidentel – deux autres constats du rapport scientifique – conduisent à la même conclusion : il faut organiser d’urgence un exercice d’évacuation grandeur nature, y compris en dehors des zones de planification d’urgence (recommandation n°11.e), et en tirer toutes les conclusions.